Vous voulez en savoir plus sur le sujet? Voici des réponses aux questions les plus fréquemment posées.

Qu’est-ce que le harcèlement de rue ?

Selon le rapport de recherche sur le harcèlement de rue à Montréal*,  le harcèlement de rue fait partie d’un ensemble de violences comprenant des formes dites « ordinaires » ou banalisées et d’autres comportements et propos criminalisés qui peuvent être à connotations sexistes, racistes, cissexistes, hétérosexistes, classistes, âgistes et capacitistes. Il s’agit de tous propos, attitudes ou comportements intrusifs, insistants et non sollicités perpétrés par des inconnus dans des endroits publics, comme les parcs, les arrêts d’autobus, le métro, les bars ou les musées.

Pour mieux comprendre la terminologie employée** :

Sexisme : 
attitude discriminatoire fondée sur le sexe ou sur les stéréotypes liés au genre, généralement à l’endroit des femmes; ​
Racisme :
 discrimination et préjugés envers un groupe humain ou une ethnie particulière; ​
Cissexisme :
 discrimination et préjugés envers les personnes dont l’identité ou l’expression de genre ne correspond pas au sexe assigné à la naissance; ​
Hétérosexisme :
 discrimination et préjugés envers les personnes dont l’orientation sexuelle diffère de l’hétérosexualité; ​
Capacitisme :
 discrimination et préjugés envers les personnes en situation de handicap; ​
Classisme :
 discrimination et préjugés envers les personnes appartenant ou non à une classe sociale; souvent basés sur des critères économiques (ex. : envers les plus pauvres);  ​
Âgisme :
 discrimination et préjugés fondés sur l’âge (ex. : envers les personnes âgées ou les personnes plus jeunes). 

Identité de genre

Personne cisgenre :
 personne dont le genre correspond au genre assigné à la naissance. ​
Personne transgenre :
 dont le genre ne correspond pas à celui qui lui a été assigné à la naissance (ex. : homme transgenre, femme transgenre).​
Personne non binaire :
 dont l’identité de genre se situe en dehors du modèle de genre binaire homme ou femme.​

À qui s’adresse la campagne « Le harcèlement de rue, c’est non. Témoins, agissons. » ?

Cette campagne s’adresse à tout le monde. Chacun et chacune d’entre nous devrait se sentir interpellé par le harcèlement de rue à Montréal. On peut en subir et vouloir que ça s’arrête, mais on peut aussi en être témoin et réagir. Tout le monde est invité à dénoncer le harcèlement de rue et à devenir un témoin actif. Des gestes simples de la part du témoin peuvent tout changer.

Pourquoi met-on le témoin au cœur de la démarche ?

Le harcèlement de rue est un geste posé dans les lieux publics et la plupart du temps, il y a des témoins. Les études démontrent que plusieurs ne réagissent pas et pourtant, leur action peut être déterminante.

Nous devons tous et toutes prendre conscience de notre rôle et agir contre le harcèlement de rue. 

Afin de maintenir des lieux publics sains, accueillants et exempts de harcèlement, les témoins ont un rôle important à jouer. Quel que soit l’acte, le harcèlement de rue a un impact sur la qualité de vie des victimes dans les lieux publics. Les témoins peuvent aider la personne à rompre le climat de peur dans lequel elle se trouve et l’aider à comprendre que des actions doivent être posées (ex. porter plainte).

Est-ce approprié d’offrir son aide lors d’une situation de harcèlement de rue ?

Les personnes témoins de harcèlement de rue peuvent avoir peur d’intervenir et craindre une escalade de violence. D’abord, sachez que votre sécurité est la priorité. Si vous vous sentez en confiance et en sécurité, vous pouvez intervenir auprès de la personne victime. Il existe plusieurs stratégies qui n’impliquent pas nécessairement une confrontation directe avec la personne qui harcèle. Par exemple, vous pouvez vous allier à d’autres témoins, aller chercher de l’aide, documenter la situation ou soutenir la personne victime après l'incident.

Est-ce que le harcèlement de rue est criminel ?

Qu’ils soient criminels ou non, les actes de harcèlement de rue ont des impacts chez les personnes qui les vivent, et celles-ci peuvent craindre pour leur sécurité.

Certains gestes de harcèlement de rue sont des comportements criminels, notamment les agressions à caractère sexuel, les voies de fait, l’exhibitionnisme, le voyeurisme et les crimes haineux. Si cela vous arrive, vous pouvez signaler ce comportement aux autorités en appelant le 911 ou en vous rendant dans un poste de quartier.

Qu’est-ce qu’un acte criminel ?

Un acte criminel est un fait ou un geste qui porte atteinte à l’ordre public, à la sécurité personnelle des individus et de leurs biens, ainsi qu’à la sécurité générale. C’est une infraction grave, constituant un crime, pour laquelle une personne est poursuivie par voie de mise en accusation.

Une personne qui en est victime est définie comme une personne ayant subi des dommages physiques ou psychologiques, matériels ou financiers à la suite d’un crime. Les actes criminels sont mentionnés dans le Code criminel du Canada.

Quels sont les actes de harcèlement de rue qui ne sont pas criminels ?

Des sifflements, des regards insistants ou désapprobateurs, des commentaires déplacés, des blagues offensantes de nature sexuelle ou des insultes sont des exemples de comportements non criminels perpétrés par des inconnus dans l’espace public. Ces comportements ne sont pas criminels, mais ils sont loin d’être banals. Ils ont des conséquences sociales, psychologiques et émotionnelles chez les personnes qui les subissent régulièrement.

Pourquoi les personnes victimes ne portent-elles pas plainte au moment où le harcèlement de rue se produit ?

Selon un rapport de recherche*, moins d’une personne sur dix a signalé les faits ou porté plainte après avoir subi du harcèlement de rue à Montréal. Plusieurs personnes interrogées ont mentionné que « ce n’était pas assez grave », ou qu’elles « avaient peur de ne pas être prises au sérieux », « ne savaient pas à qui s’adresser » ou « avaient peur de représailles ».

Que dois-je faire si je suis victime de harcèlement de rue ?

Si vous êtes la cible de harcèlement de rue, vous pouvez ignorer la personne qui vous harcèle et vous éloigner d’elle. Vous pouvez aussi vous allier à une autre personne, solliciter l’aide des témoins, documenter la situation, ou encore dénoncer la situation à une personne en position d’autorité. Des organismes offrent un service d’écoute et d’intervention. Ils peuvent également vous diriger vers le bon endroit pour trouver l’aide qu’il vous faut.

Si vous avez été victime d’un acte criminel, vous pouvez porter plainte au SPVM. Le personnel policier peut également vous orienter vers des ressources spécialisées, si nécessaire.

Quelles sont les conséquences du harcèlement de rue chez les personnes qui le vivent ?

Le harcèlement de rue restreint le droit d’occuper et de circuler librement dans les lieux publics à toute heure de la journée sans crainte. La fréquence du harcèlement de rue peut avoir des impacts importants et affecter la vie des personnes qui en sont victimes. Des recherches montrent que le harcèlement de rue augmente le sentiment d’insécurité, d’hypervigilance et de méfiance dans les lieux publics. Il peut aussi avoir des impacts psychologiques et générer des émotions de peur, d’anxiété et de stress. Ainsi, des personnes peuvent changer leurs comportements, restreindre leurs sorties, éviter de flâner ou encore contourner certains lieux publics pour se sentir en sécurité.

Source : Les impacts du harcèlement de rue sur les femmes à Montréal. UQAM/CÉAF. Blais, Mélissa, Dumerchat, Mélusine et Simard, Audrey (2021).

Qu’est-ce que le Module des incidents et crimes haineux (MICH) ?

Le Module des incidents et crimes haineux (MICH) est une unité spécialisée au sein du SPVM. Cela permet au Service de développer une expertise plus pointue, d’avoir une vue d’ensemble des problématiques actuelles, de suivre l'évolution de celles-ci, et de renforcer ses partenariats avec les différentes communautés culturelles.

Les membres du personnel du MICH traitent exclusivement les incidents et les crimes motivés par la haine, que ce soit par le biais d’enquêtes, d’analyses ou d’activités de prévention.

Il peut s’agir, par exemple, de menaces ou d’une agression physique. Vous pouvez signaler un incident haineux en remplissant un formulaire en ligne.

Pour en apprendre davantage sur le MICH (vidéo)

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